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LA GRAND'MESSE JUDEO-CHRETIENNE CONTRE LE MONDE MUSULMAN


"""Et Nous avons décrété aux Fils d'Israël dans le Livre: - Vous répandrez le mal sur Terre par deux fois et vous connaîtrez une grande supériorité […..] Quand viendra l'heure de la seconde fois, ils humilieront votre face et rentreront dans la Mosquée comme ils le firent initialement et vous expierez alors cette supériorité….""" (Coran: Versets 4 à 7 – Sourate 17)

Par Abdelkader DEHBI

En ce mois de Mai 2008 en Israël, c'est la "grand'messe judéo-chrétienne", à l'occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de la création d'Israël.

Une grand'messe rassemblant le gotha de l'Organisation sioniste mondiale ainsi que les parrains et complices occidentaux de l'Etat sioniste, les Etats-Unis en tête.

Une grand'messe qui a les allures d'un véritable défi, lancé à plus de un milliard et demi d'hommes formant la grande Communauté des peuples musulmans à travers le monde. Un défi doublé d'une véritable forfaiture de la conscience morale, quand on pense qu'à quelques dizaines de kilomètres de là - à Gaza -, plus de un million et demi de palestiniens croupissent depuis des mois, dans le dénuement et la faim, dans la maladie et la misère, sous le blocus infâme d'une armée d'occupation criminelle, encouragée dans ces exactions quotidiennes par une indifférence internationale quasi-totale, qui se nourrit en premier chef, de la lâcheté inqualifiable des dirigeants politiques de nos pays arabes.
Des dirigeants politiques félons et corrompus, plus soucieux de préserver la pérennité sans gloire de leur pouvoir illégitime que de défendre leur dignité vis-à-vis des jugements sans appel de l'Histoire.



A commencer par l'exemple inqualifiable des dirigeants égyptiens qui ont lâchement fermé leur frontière aux palestiniens en se soumettant honteusement aux injonctions de leurs maîtres, les Etats-Unis et Israël.

Dans de telles conditions, comment ose-t-on encore parler ici ou là, de cette comédie des "négociations de paix" israélo-palestiniennes quand chacun sait qu'Israël est sourd à toute offre de paix depuis plus de trente ans, en prenant pour point de départ l'offre solennelle de paix exprimée en Avril 1974 par le défunt président palestinien M. Arafat – alors leader incontesté de la résistance palestinienne -, dans son mémorable discours prononcé du haut de la tribune de l'Assemblée générale des Nations Unies. Une comédie des négociations donc, qui a aujourd'hui sa propre partition: les pseudo "Accords d'Oslo". Qui a son livret musical: "la feuille de route". Et qui a même son "quartet", en l'occurrence les Etats-Unis, l'Europe, la Russie et les Nations Unies….Une comédie des négociations en vérité, dont les paroles inavouables et les objectifs non écrits n'ont jamais fait de doute pour personne, à savoir:

1) donner bonne conscience aux gouvernements occidentaux, vis-à-vis de leur propre
opinion publique en escamotant leur complicité avec l'Etat sioniste;
2) tromper l'opinion publique internationale afin de la détourner de la tragédie vécue au
quotidien parle peuple palestinien;

3) donner le temps nécessaire à l'occupation israélienne pour lui permettre de consolider
ses extensions territoriales à travers l'implantation acharnée de nouvelles colonies de
peuplement en territoire occupé, afin de rendre totalement impossible l'édification
d'un Etat palestinien sur une multitude de bantoustans séparés par le serpentin du
mur de la honte et de l'apartheid;

4) casser la Résistance palestinienne et la discréditer aux yeux de son peuple, en lui
faisant porter la responsabilité des opérations criminelles lancées quasi
quotidiennement par l'armée sioniste à coup de bombardements aveugles, aériens et
terrestres, contre des populations civiles, tuant sans distinction, hommes femmes et
enfants.

C'est assez dire, qu'en dehors des crétins et des niais – et ils sont légion hélas -, il ne se trouvera pas un seul homme sensé, pour accorder le moindre crédit à cette farce des négociations dont les "parrains" – sans jeu de mots –, sont autant de courtiers patentés, au service d'Israël.
Il suffit de rappeler que Mme Rice, la Secrétaire d'Etat US, vient d'effectuer récemment son 15ème et tout aussi vain voyage dans la région, pour continuer à donner l'illusion – y compris à cette pauvre chose qu'on appelle "autorité palestinienne" -, qu'il y a encore quelque chose à négocier. Pas plus qu'il ne faille accorder la moindre importance, ni à cette baudruche qu'on appelle "initiative de paix arabe", proposée par le quasi protectorat des Etats-Unis qu'est l'Arabie Saoudite, ni aux gesticulations simiesques des représentants d'une Ligue Arabe qui n'a même pas la dignité de protester, même pour le principe du geste, contre cette commémoration en grande pompe – et quasi internationale -, du 60ème anniversaire de la création de l'Etat juif.
Un Etat dont la raison d'être originelle a été – et demeure toujours -, de constituer dans cette région géostratégique du monde à plus d'un titre, qu'est le Moyen-Orient arabe, une zone d'instabilité permanente, dont les buts les plus évidents sont:

1.) Fragmenter les populations grâce au précepte éprouvé, "diviser pour régner" pour empêcher toute évolution socio politique et encore moins, tout processus institutionnel pouvant conduire à terme les pays arabes à une quelconque union politico économique – à l'image de l'Union Européenne par exemple –, malgré l'atout des puissants facteurs d'unité spirituelle et d'homogénéité linguistique et culturelle que représentent pour ces pays, l'Islam et l'Arabité;

2.) Favoriser l'accès de l'Occident, en tant que partenaire léonin, aux immenses ressources pétrolifères – 60% des réserves mondiales aujourd'hui -, ainsi que son contrôle sur les grandes voies géostratégiques d'approvisionnements maritimes – Détroit de Gibraltar, Canal de Suez et Détroit d'Ormuz entre autres – qui passent toutes par des pays arabes, de l'Atlantique à l'Océan Indien, via la Méditerranée et la Mer Rouge.

Aussi loin que l'on puisse remonter dans l'Histoire en effet, on est toujours sûr de marcher sur les traces en rouge et en noir, d'un Occident belliqueux et conquérant. Une Histoire qui, depuis les interminables Croisades contre le monde musulman en Orient (1096 – 1270) est parsemée de conquêtes, de crimes et de massacres collectifs de populations innocentes. Il en a été ainsi pour les dizaines de millions d'Amérindiens exterminés dans les deux Amériques; il en a été ainsi pour les millions d'esclaves noirs de l'Afrique, morts d'épuisement sous leurs chaînes dans les plantations du Nouveau Monde; il en a été ainsi pour les millions d'autochtones massacrés tout au long des 5 siècles de la nuit coloniale en Afrique, en Asie ou en Australie.

Il suffit de rappeler les crimes de la colonisation française en Algérie.
Un Occident disions-nous, qui en moins d'un siècle de sionisme, de mensonges et de propagande, s'est découvert comme par enchantement, "judéo-chrétien" au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et à la veille de la spoliation de la Palestine. Comme pour effacer de l'Histoire, les crimes de cet Occident "très chrétien", celui des Inquisitions et des pogroms contre les "juifs déicides".

Comme pour faire oublier les camps d'extermination nazis et les chambres à gaz qui n'étaient pas le fait des Arabes et/ou Musulmans, mais des crimes commis par de bons chrétiens germaniques et autres européens, blancs aux yeux bleus…..Et c'est le peuple arabe de Palestine, soumis à la terreur, aux massacres et à l'exil, qui va servir de compensation expiatoire, non seulement gratuite mais "utile" pour un Occident impérialiste et cynique, qui n'a aucun état d'âme, en commettant une infamie pour réparer une autre infamie.

Un Occident dont la conscience – à supposer qu'il lui en reste -, doit probablement le torturer, devant la dignité exemplaire et la résistance inflexible du peuple palestinien toujours debout – 60 ans après la "nakba" -, malgré l'oppression et les crimes quasi quotidiens de l'armée d'occupation sioniste. Une dignité et une résistance qui forcent l'admiration, le respect et la fierté de toutes nos populations arabes, en suscitant chez elles une profonde aspiration à la dignité, à la liberté et une formidable stimulation de leur volonté de résister à toutes les formes d'arbitraire, de tyrannie et d'oppression, avec en prime, un ressentiment légitime qui va grandissant, aussi bien contre le sionisme et ses suppôts de l'Occident que contre nos propres régimes politiques, définitivement discrédités.

Des régimes arabes dont le silence lâche et la félonie manifeste, aussi bien à l'égard de la cause palestinienne qu'à l'égard des guerres en Irak, en Afghanistan ou au Liban, ont fini par encourager une poignée de gourous éthyliques, mués en prêtres du sionisme chrétien et néoconservateur, officiant dans les officines de Washington ou de Londres, de Tel Aviv ou de Paris; à concocter des projets qui prétendent redessiner à leur manière, les cartes de "leur Grand Moyen-Orient" à la gloire d'Israël, mais aussi – et probablement surtout -, à la gloire des "majors" des grandes multinationales du pétrole et des industries des canons et de la mort. Le tout, soigneusement emballé dans cette hallucinante théorie messianique et eschatologique du sionisme chrétien.

Oubliés bien sûr, "les juifs déicides" de la catéchèse d'antan, la haine – doublée de crainte – de la renaissance de l'Islam aidant.
Même ce pauvre président français M. Sarkozy y est allé de sa propre nouvelle carte, en proposant lui, un projet d'Union Méditerranéenne, manifestement destiné à faire diversion, en créant de fausses attentes et de fausses "négociations" sur du vide sidéral….
Se laissant même aller l'autre jour, jusqu'à étaler publiquement à Tunis, les ratés de la grande intelligence qu'on lui prête, en se livrant au jeu favori du coq gaulois juché sur un tas de fumier et chantant sur le mode "les français n'ont pas de pétrole mais ont des idées"….Navrante attitude insultante, de la part d'un Chef d'Etat - même s'il est coutumier de la chose -, une attitude qui laisse en tout cas planer de sérieux doutes sur la qualité de cette "intelligence française" que M. Sarkozy se propose de troquer contre la main d'œuvre maghrébine, de ce coté-ci de la Méditerranée. Comme quoi, ce cher George Bernard Saw avait bien raison de noter dans l'une de ses "Maxims for Révolutionists":

"On ne naît pas roi. On le devient par une hallucination collective"….

Mais revenons plutôt à cette magnifique Résistance de ce peuple palestinien qui refuse de désespérer de reconquérir tôt ou tard, ses droits légitimes sur ses territoires spoliés. Tant il est vrai qu'Israël n'est ni plus ni moins qu'un fait colonial.

Même en considérant que nous avons affaire ici à un fait colonial spécifique, dans le sens où cet Etat – greffon pratique une espèce de colonisation mercenaire, c'est à dire "par procuration", pour le compte de l'Occident et de ses intérêts stratégiques, en entretenant un état permanent de crises et de désordres socio politiques dans la région.

A charge bien entendu pour ses commanditaires occidentaux, de lui assurer la couverture stratégique – à l'exemple de l'aide française à l'armement nucléaire d'Israël -, ainsi que le potentiel militaire avec sa logistique, en plus des aides économiques et financières de toutes sortes et dont les Etats-Unis fournissent plus des trois quarts et les pays de l'Union Européenne le reste. Le tout se montant selon certaines revues spécialisées, à plus de 13 milliards de Dollars (moyenne annuelle depuis l'année 2002), mis à part les aides non déclarées.

C'est assez dire qu'il ne s'agit pas ici de spéculations. Nous sommes réellement en présence du déroulement d'un véritable projet de domination géopolitique et stratégique de longue main préparé.
Il suffit de convoquer l'Histoire en rappelant en effet, comment en 1907, le Président du Conseil Britannique Camille Bitterman a constitué une Commission officielle dont les membres étaient d'éminents historiens et sociologues européens.
Cette Commission avait pour mission d'étudier les moyens susceptibles de perpétuer la prépondérance impérialiste britannique dans le monde. Lors de la première réunion de cette Commission, Bitterman prononça une allocution. Il y déclara notamment ceci:

"Les empires se forment, s'agrandissent et se stabilisent un tant soit peu, avant de se désagréger et de disparaître….Avons-nous un moyen d'empêcher cette chute, cet effondrement ? Nous est-il possible de freiner le destin du colonialisme européen actuellement à son point critique ? En fait, l'Europe est devenue un vieux continent aux ressources épuisées et aux intérêts émoussés, alors que le reste du monde encore en pleine jeunesse, aspire à plus de science, d'organisation et de bonheur…." ("Le conflit israélo-arabe" in – Numéro Spécial de la Revue Les Temps Moderne n°253 Bis, page 225 - Juin 1967).

En réponse à cette question qui exprimait clairement les craintes des impérialistes britanniques quant à leur avenir, la Commission élabora un important rapport. Celui-ci soulignait

"la nécessité de lutter contre l'union des masses populaires dans la région arabe ou l'établissement de tout lien intellectuel, spirituel ou historique entre elles" (ibid) - et préconisait - "la recherche de tous les moyens pratiques pour les diviser autant que possible".(ibid).
Comme moyen d'y parvenir, le rapport suggérait:

"l'édification d'une barrière humaine puissante et étrangère à la région – pont reliant l'Asie à l'Afrique – de façon à créer dans cette partie du monde, à proximité du canal de Suez, une force amie de l'impérialisme et hostile aux habitants de la région." (ibid)

Plus tard, à l'issue de la deuxième Guerre Mondiale, c'est Winston Churchill, apôtre de l'impérialisme britannique – qui venait de passer le témoin aux Etats-Unis -, qui devait déclarer de son coté:

"Si nous avions la chance d'assister de notre vivant à la naissance d'un Etat juif, non seulement en Palestine, mais sur les deux rives du Jourdain, nous verrions se produire un évènement absolument conforme aux intérêts réels de l'Empire." (ibid)
Bien entendu ce vœu aura été largement exaucé depuis….Car, si le Nouvel Empire n'est plus britannique à présent mais américain, ses intérêts et ses objectifs restent les mêmes et sont aujourd'hui d'autant plus clairement affichés que l'ère de "la guerre froide" née de la bipolarité idéologique et géostratégique d'antan, a laissé place à un quasi monopole de superpuissance aux Etats-Unis dont la propension impérialiste naturelle a été exacerbée avec la prise du pouvoir politique suprême par cette véritable secte des néoconservateurs.
Une prise du pouvoir à la hussarde, par suite du mémorable coup de force institutionnel et procédurier qui a gravement entaché la crédibilité morale des élections présidentielles américaines de novembre 2000, qui allaient faire George W. Bush le Président qui allait inaugurer le 21ème Siècle. C'était comme si les gourous du clan des néoconservateurs avaient quelque rendez-vous impératif et secret, d'ordre éminemment eschatologique avec l'Histoire….Du moins l'ont-ils laissé accroire.

Et en fait d'Histoire, il y a eu les attentats du 11 Septembre 2001, qui allaient donner le signal du déclenchement de cette nouvelle ère des Croisades qu'on appelle commodément aujourd'hui, "la guerre contre le terrorisme" – avec ou sans qualificatif d'islamiste ou d'international, selon les besoins du moment…..Une espèce de "slogan-argument" qui n'en finit pas de faire recette depuis.

Un slogan-argument qui n'en finit de justifier en effet, toutes les horreurs des guerres de l'Occident en Afghanistan ou en Irak, au Liban ou en Somalie et au Darfour.
Un slogan-argument qui n'en finit pas de justifier toutes les violations des Droits de l'Homme et toutes les tortures physiques et morales comme dans le Camp de Concentration de Guantanamo ou dans la prison d'Abou Ghraïb.
Mais aussi hélas, dans tous les centres de détention et autres lieux de torture implantés dans nos propres pays arabes..

Un slogan-argument qui n'en finit pas d'être invoqué par l'armée d'occupation sioniste en Palestine pour se livrer quasi quotidiennement à des assassinats programmés, ciblant les leaders et les résistants palestiniens, ainsi qu'à des crimes de guerre caractérisés, contre les populations civiles innocentes, y compris des femmes et des enfants.
Un slogan-argument enfin, qui constitue du pain béni pour nos régimes dictatoriaux et mafieux qui – jouant contre leurs propres peuples, de l'appui implicite de leurs protecteurs occidentaux -, n'hésitent plus aujourd'hui, à lancer l'anathème de terrorisme contre tout opposant sérieux, contre toute tentative citoyenne de constituer dans nos pays, de vrais mouvements démocratiques et d'authentiques partis d'opposition qui ne soient pas des partis godillots, à la solde du pouvoir, comme dans notre propre pays, l'Algérie.

Impérialismes mafieux et dictatures corrompues du monde entier, unissez-vous contre les peuples ! Tel semble être aujourd'hui le credo de l'idéologie dominante….

Cependant, et contrairement à l'impression de pessimisme qui pourrait se dégager d'une telle analyse de la situation d'injustices et de violences, prévalant aujourd'hui dans le monde, on a confusément le sentiment que "çà ne peut plus durer"

Et que ni les lamentations et les pleurs des centaines de palestiniennes penchées sur les cadavres de leurs enfants – voire de leurs bébés -, déchiquetés par des obus de chars ou des roquettes d'avions; ni les corps blessés et meurtris dans les camps de la torture, en Israël ou en Europe, à Guantanamo ou en Irak, ni les enlèvements massifs suivis d'exécutions extra judiciaires par des brigades de la mort, sévissant dans la plupart de nos propres pays; ni les attentats préfabriqués tuant aveuglément des centaines d'innocents; ni tant d'autres infamies qui semblent s'acharner contre les faibles de ce monde…ne pourront rester sans expiation historique.

Il y aura nécessairement à travers le monde – et en tout cas dans nos régions -, des bouleversements socio politiques radicaux dont nul ne peut prévoir, ni l'ampleur, ni l'intensité, ni la durée. Mais une chose est sûre, ces bouleversements socio politiques seront à la mesure des injustices, de l'arbitraire et des infamies à réparer. C'est ce qu'on appelle la Justice Immanente. Et cette Justice-là, passera.
C'est une nécessité incontournable qui n'a jamais été démentie par les enseignements de l'Histoire. (Abdelkader DEHBI)

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